Bienvenue dans cet espace, où je partage mes connaissances, telles qu'elles viennent au gré de mes découvertes.

Ce seront principalement des questions touchant sur le Japon qui seront probablement traitées, bien que je ne puisse savoir, dans le futur, ce qu'il en sera vraiment.

3 janvier 2011

Gewalts, situations de guerre civile, guérilla urbaine et opposition politique au Japon (II)

La fin des années 60

C'est ici que va vraiment commencer l'escalade de la violence.

Pour tout expliquer je vais remonter un peu dans le temps, et expliquer de façon brève les différentes factions. Il y en a beaucoup trop pour faire une liste complète, et elles ont été remodelées au cours du temps, avec de nombreuses scissions et fusions, ce qui rend la tentative de faire une liste encore plus difficile. Je citerais seulement les plus importantes ici.

En 1948 est créée la Zengakuren (全学連), fédération communiste d'étudiants, qui est surtout connue pour les manifestations qu'elle a organisées, notamment concernant le traité de paix et la Guerre de Corée à ses débuts. A la suite de la révision du Traité de sécurité mutuelle en 1960, la fédération a explosé en diverses factions utilisant toutes la dénomination de Zengakuren (eg. 反帝全学連[hantei zengakuren], 革マル派全学連[kakumaru-ha zengakuren], etc). 

En 1963, le Comité national communiste se divise, et les dissident formeront la «faction marxiste révolutionnaire» (革マル派, kakumaru-ha, dont les membres, sur Tokyo, étaient principalement à l'université de Waseda). Ceux restant loyaux au comité formeront la «faction centrale» (中核派, chuukaku-ha, dont les membres étaient principalement à Todai). J'en ai déjà parlé plus haut, mais il va souvent être question de ces deux factions, car c'étaient les deux plus grosses et les deux plus violentes à partir des années 70 (en excluant l'Armée Rouge japonaise, qui est un cas à part).
Le but de la chuukaku-ha était (et est toujours) de combattre le système impérial japonais, ainsi que l'impérialisme occidental. Cette faction était la principale organisatrice de tous les troubles étudiants qui ont pris place à la fin des années 60 dont je parlerais juste après.
Membres de la chuukaku-ha

Membres de la Kakumaru-ha en train de se battre avec les
forces de l'ordre sur un toit


En 1968 est formée «l'alliance communiste de la doctrine marxiste léniniste» (ML, ML-ha), connue principalement pour sa participation au mouvement de grève générale des universités.
Casques de la ML-ha en bas

En 1969 est formée l'armé rouge japonaise (赤軍派, sekigun-ha) qui prône le fait que la révolution ne puisse se faire que par le combat. A noter qu'à partir des années 70, c'est-à-dire relativement tôt, ils auront des contacts avec les groupes de libération palestiniens. En mars 1970, 9 des membres de la sekigun-ha détournent un avion (le vol JAL 351), avec intention d'aller en Corée du Nord. Ils libèreront les passagers de l'avion à Fukuoka et à Séoul, et se verront offrir l'asile en Corée du Nord.
Membres de la sekigun-ha lors d'une manifestation


En réaction à la guerre du Vietnam est créée la « fédération populaire pour la paix au Vietnam» (ベ平連, beheiren). C'était un groupe principalement pacifique créé par un éminent auteur japonais. Des papiers découverts après la chute de l'URSS montrent qu'ils recevaient des aides financières du KGB.

Il existait aussi diverses factions lycéennes. Le comité nationale de l'Education ayant interdit toute adhésion à une faction politique aux lycées à partir de la fin des années 1960, ceux-ci ont commencé à mentir sur leur affiliation (notamment en inscrivant le nom d'une université plutôt que de leur lycée à l'arrière de leur casque).


Maintenant que ces factions sont présentées, retour au sujet.

De l'automne 1965 à 1966, en parallèle de la guerre au Vietnam, les étudiants se soulèvent à Waseda pour manifester contre les frais de scolarité. La grève dure plus de six mois, et les étudiants commencent à se barricader dans l'université au mois de février 1966. Meiji, puis les autres universités privées dont Keio, suivent le mouvement.

Le 10 octobre 1967, plus de 2000 étudiants, menés par la chuukaku-ha, opposés au soutien des USA dans la guerre du Vietnam par le Japon, se battent avec la police en essayant d'empêcher le Premier Ministre Eisaku Sato d'atteindre l'aéroport de Haneda. Un étudiant est tué, et il y aura plus de 700 blessés.

Les factions d'extrême gauche commencent de plus à se mêler d'autres problèmes, par exemple lorsque des paysans se retrouvent expulsés de leurs terrains pour permettre l'agrandissement de l'aéroport de Narita à partir de 1967 (date de début des travaux). Cette guérilla menée d'abord par des factions de travailleurs, plus tard rejoints par les factions étudiantes, va durer plusieurs années.
L'incident du croisement de Touhou (東峰十字事件, touhou juujiro jiken) en 1971 est l'un des soulèvements les plus violents concernant l'agrandissement de Narita. Il aura duré 2 jours, et près de 5300 personnes (dont 2500 policiers) seront impliqués. Le nombre de blessé dépassera les 800, et 3 policiers seront tués. C'est à cette occasion que la chuukaku-ha déclarera que le communisme au Japon n'est plus qu'une coquille vide au service de l'impérialisme, et appellera à la guerre civile. Les étudiants y utiliseront cocktails molotov et explosifs.
En 1977, nouvel acte de guérilla lorsque les factions anti-aéroport mettent à terre la tour de transmission de l'aéroport et font brûler des dizaines de pneus pour empêcher les avions d'atterrir. Deux morts seront à déplorer.
et encore en 1978, de mars à mai, alors que l'aéroport était sur le point d'ouvrir


En janvier 1968, une autre émeute aura lieu à Nagasaki, lorsque des milliers de manifestants tenteront d'empêcher (sans résultats probants) l'USS Enterprise de mouiller dans le port de la base navale américaine de Sasebo, résultant dans une bataille rangée avec la police qui durera plus de deux heures. Les gaz anti-émeute utilisés par la police atteindront même l'hôpital civil le plus proche.

En mars de la même année sera attaqué l'hôpital américain d'Oji, vers Tokyo, dans lequel étaient rapatriés les soldats américains blessés au Vietnam.

En mai 68, partout dans le monde les étudiants manifestent. Ce document est intéressant parce qu'il montre des manifestations dans toutes les grandes villes (Londres, NY, Berlin, Rome, Paris, Tokyo). Plus de la moitié de la vidéo se concentre sur ce qui s'est passé à Paris.

A l'occasion de la journée internationale contre la guerre, le 21 octobre 1968, plus de 2000 manifestants faisant notamment partie de la chuukaku-ha (encore eux) se retrouvent dans les parcs de Meiji et d'Hibiya, et convergent sur la place devant la sortie est de la gare de Shinjuku dans la soirée. Commence alors une émeute lorsque les forces de police s'en mêlent. Pénétrant à l'intérieur de la gare en cassant les barricades qui avaient été mises en place, les manifestants monteront sur les quais, arracheront les sièges des trains pour faire des feux de joie et incendieront la sortie sud et les cars de police. Plus de 450 personnes seront arrêtées et le trafic ferroviaire ne reprendra que le jour d'après à 10h du matin. Cet incident est appelé 新宿騒乱 (Shinjuku souran) ou encore 新宿ゲバルト (Shinjuku Gewalt).



Si vous vous demandez comment ça se fait que les étudiants aient autant de temps à perdre en manifestations et en émeutes, la raison est très simple : à partir de 1968, Todai (Tokyo Daigaku), puis Waseda (si vous avez suivi, les deux foyers principaux de la chuukaku-ha et de la kakumaru-ha) rentrent en grève à durée illimitée. Le mouvement s'étendra petit à petit à toutes les universités, d'abord de Tokyo puis de l'ensemble du Japon : c'est le mouvement appelé 全共闘 (zenkyoutou). En novembre 1968, le président de l'université de Tokyo donne sa démission. Toutes les universités japonaises montent des barricades. Le 22, plus de vingt mille étudiants se massent à Todai devant le l'amphithéâtre Yasuda (le bâtiment avec l'horloge, qui est l'emblème de Todai). Alors que 1969 arrive, 165 écoles et universités sont en grève totale.

Voilà comment se sont déroulés les évènements à Todai, qui est le centre névralgique de cette vraie guerre civile :

Le 29 janvier 1968, la faculté de médecine de Todai entre en grève sur la question du salariat des internes. En mars, 17 étudiants de cette faculté sont portés responsables pour un incident concernant le chef de la section de pharmacie. Deux semaines plus tard, deux professeurs déclarent que l'un des étudiants aurait été accusé à tord. Le comité étudiant de la grève décide d'empêcher la tenue de la cérémonie de remise des diplômes, poussant l'université à l'annuler. Du 15 au 17 juin, les étudiants en médecine occupent l'ampĥithéâtre Yasuda, avant d'être évacués par les forces de police (1200 policiers) sur demande du président de l'université. En réponse à cette intrusion policière, 9 autres facultés dont la faculté de droit font grève pendant une journée. Le 26, la faculté de littérature de Todai joint la grève à durée illimitée de la faculté de médecine. Deux jours plus tard, le président de la faculté tient une assemblée générale afin de discuter avec les étudiants dans l'amphithéâtre Yasuda. 3000 personnes y assistent directement. La capacité de la salle étant au maximum, 2000 autres étudiants y participent par raccordement télévisé via une autre salle.
Début juillet, 250 étudiants de la nouvelle gauche montent une barricade devant l'amphithéâtre. Le Front unifié d'aide à Todai est créé. La faculté d'études générales rejoint la grève à durée illimitée. Fin août, les étudiants commencent à occuper les bâtiments de la faculté de médecine.

Le 9 septembre, les examens de la faculté de médecine prennent place dans le plus grand secret. Seuls 45 étudiants y participent, le reste les boycotte. Le 16, les examens ayant eu lieu la semaine d'avant sont annulés sur décision des professeurs et étudiants. Le 12 octobre, la faculté de droit rejoint la grève à durée illimitée. C'est la dixième faculté à entrer en grève. Le 18, des étudiants de la faculté de médecine participent à une réunion de professeurs et déclarent que tant que la grève ne serait pas finie, ceux n'étant pas payés ne procéderont à aucun examen médical.

Le 1er novembre, le président de Todai donne sa démission, suivi des deux professeurs de la faculté de médecine à l'origine de la grève, puis de tous les chefs des différentes facultés. Le 4 novembre sont commencées des négociations avec les étudiants. A partir du 6 le président de la faculté de littérature et deux conseillers sont séquestrés. Le président sera relâché 176 heures plus tard pour cause de problème de santé, et sera immédiatement hospitalisé. Le 14, les étudiants de la faculté de droit votent contre le blocage total de l'université. Le 19 la faculté d'ingéniérie refuse elle aussi le blocage total. A la même période, les autres universités japonaises commencent à rejoindre le mouvement de grève générale. Le 22 le blocage de la bibliothèque est décidé.

Le 29 décembre, il est décidé que les examens d'entrée pour 1969 n'auront pas lieu, à l'exception de ceux de la faculté de sport. Le 9 janvier, sur demande du président de l'université, les forces de police investissent l'université. Le jour suivant, lors d'une réunion entre la délégation étudiante des facultés et l'université, plus de 100 personnes sont arrêtées. Le 16, le président demande à la section policière anti-émeutes la destruction des barricades, ce qui conduira à «l'incident de l'amphithéâtre Yasuda», 72 heures de combat entre la police et les émeutiers, que ce soit ceux qui occupent l'amphithéâtre ou des sympathisants extérieurs à l'université, dans le quartier de Kanda. Une centaine de personnes sont arrêtées dans la longue bataille contre les forces de police, qui regagneront éventuellement le contrôle du bâtiment, en plus de deux heures. Le 20, la demande de suspension des examens d'entrée à l'université est acceptée par les autorités compétentes. Sur l'année de troubles, il y aura eu plus de 800 arrestations.

crédit photo : le blog Volume(E:)

2 janvier 2011

Gewalts, situations de guerre civile, guérilla urbaine et opposition politique au Japon (I)

L'image du Japon aujourd'hui est celle d'un pays très calme aux mouvements sociaux de faible ampleur, voire même inexistants. Il est vrai que voir une manifestation au Japon, notamment à Tokyo, est une expérience presque irréelle pour nous. En traînant à Shibuya vous avez des chances d'en voir peut être une sur quelques mois. Les manifestants sont toujours bien rangés sur trois à quatre colonnes, et brandissent des pancartes en criant, mais pas trop fort. Des policiers encadrent en général la manifestation, mais je soupçonne qu'il sont plutôt là pour la sécurité des personnes défilant dans le cortège que pour encadrer la manifestation au cas où quelque chose dérape. Les manifestants s'arrêtent même sagement aux feux, la circulation n'est jamais réellement gênée. La chose la plus violent qu'on puisse voir, ou plutôt écouter, est sûrement la diatribe continuelle des partis d'extrême-droite devant la gare de Shibuya (reconnaissables à leurs vans noirs). Il faut dire que la vie politique japonaise n'a rien de très passionnant. Deux partis se battent plus ou moins pour le pouvoir, sachant que l'un des deux partis a été réélu quasiment tous les ans. Jusqu'à 2009, le Parti libéral-démocratique avait gouverné quasiment sans interruptions depuis 1955. Les premiers ministres ont cependant une étrange tendance à ne jamais finir leurs mandats, et les membres du gouvernement à se suicider après qu'un scandale les concernant ait été découvert (si je ne m'abuse le dernier en date était le ministre de l'Agriculture de l'époque, qui s'était suicidé en 2008 en se pendant avec la laisse de son chien).

Il n'en a cependant pas toujours été de même, et dire que les années après la Seconde Guerre Mondiale n'ont pas été de tout repos est un bien faible mot.

Rappelez vous vos cours d'histoire : en 1945, le Japon, au bord de la défaite, est victime de deux bombes atomiques lancées par les États-Unis, permettant à la coalition Alliée de mettre enfin un terme à la guerre. Les Américains forcent l'Empereur Hirohito à reconnaître publiquement qu'il n'est pas de descendance divine, et imposent une Constitution au Japon (contenant le fameux article 9 déclarant que le Japon travaille pour la paix et ne dispose pas d'une armée propre). Le Japon est occupé de manière effective pendant sept ans, et lorsqu'il retrouve plus ou moins (mais plutôt moins que plus) sa souveraineté, l'Asie est devenue une zone dangereuse pour « la Liberté ». Est signé, en 1951, le Traité de sécurité mutuelle entre les États-Unis et le Japon. A l'extérieur, la guerre de Corée fait rage, et le Japon est une zone importante militairement parlant. Ce traité prévoit le maintien des troupes (environ 350000 soldats) et des bases américaines sur le sol japonais. Au plus fort de la guerre de Corée, en 1954, l'article 9 de la Constitution est «réinterprété», permettant la création des Forces d'autodéfense (SDF), dont le pouvoir ne cessera d'augmenter pendant ces périodes de trouble, avant de redevenir un corps para-militaire de faible ampleur. En 1959 éclate la guerre du Vietnam, et en conséquence le traité de sécurité est renégocié au début de l'année 1960. Cette renégociation prévoit notamment le maintien des bases et des effectifs militaires américains sous contrôle du Parlement japonais, l'augmentation de la force armée japonaise, et pose un certain nombre de bases pour la coopération politique et économique entre les deux pays.

Et c'est ici que commencent quelques 25 ans de gewalt, de guérilla urbaine et de d'actes de terrorisme fortement colorés politiquement.


Gewalt : définition

Le terme gewalt (ゲバルト, gebaruto), qui provient directement de l'allemand, signifie à l'origine violence. Il a cependant été utilisé au Japon pour décrire les violences étudiantes à l'égard des forces de police. Le terme est utilisé uniquement lorsque la manifestation tourne à la guerre civile. Historiquement parlant, le terme a commencé à être utilisé à la fin des années 60, pour désigner les bâtons utilisés par les différentes factions de gauche et d'extrême gauche lors des manifestations (les ゲバルトぼう, gebaruto-bou). Les factions ayant les moyens ont pu aussi distribuer à leurs membres les fameux tuyaux à coude en métal ou des battes cloutées. En plus du bâton, les attributs typiques des étudiants se trouvant impliqués dans ces factions étaient un casque de sécurité (aux couleurs et au nom de la faction) et un masque (souvent un bout de tissu) permettant de se protéger des gaz lacrymogènes.

Différents types de casques. Le casque entièrement noir
sur la ligne du haut est celui de la faction anarchiste.
Les deux casques de la ligne du bas les plus à gauche sont
ceux des factions Kakumaru et Chuukaku dont nous reparlerons

"Uniforme" typique d'une faction étudiante, avec le bâton,
 le casque de sécurité, et le masque (ici la faction Kakumaru)

En plus de ces violences contre la police, la situation était envenimée par le gewalt interne (内ゲバ,  uchi geba), les violences entre les différentes factions, et notamment les factions Kakumaru [gauche trotskiste] et Chuukaku [extrême gauche] (dans les années 70 ces violences devinrent de véritables assassinat, et le gewalt interne tourna à la guerre ouverte). Ces violences internes ont fait plus d'une centaine de morts, qui n'étaient pas toujours engagés dans une faction (les «dégâts collatéraux», 誤爆, gobaku), et les blessés sont estimés à plusieurs milliers. A partir des années 90, les factions sont devenus de réels groupes terroristes utilisant des couteaux et des engins explosifs pour mener à bien les assassinats.

1960, manifestations contre le nouveau traité de sécurité, manifestations anti-impérialistes, gewalt de Todai

Tout a commencé avec ce fameux Traité de sécurité mutuel. Les partis de gauche s'y opposent, les étudiants manifestent. En 1959 est élu le nouveau chef du parti social-démocrate, Asanuma Inejiro.

Il décidera de boycotter le vote du nouveau traité, et celui-ci sera effectivement fait, le 19 janvier 1960, avec la moitié de l'hémicycle vide, mais aussi l'entrée à la Diète rendue difficile par un sitting des députés de gauche.
Le nouveau traité n'entrera cependant en application qu'en juin. Les représentants américains venus au Japon à cette occasion seront bloqués à l'aéroport par plus de 3000 manifestants, syndicalistes et étudiants, pendant plus d'une heure, avant de pouvoir s'échapper par hélicoptère. Le 15 juin, les manifestations commencent à tourner à la violence sous l'impulsion de l'internationale étudiante. Un étudiant sera tué dans la manifestation, et les blessés, que ce soit parmi les manifestants ou les forces de police, seront plus de 400. Le 19 juin à minuit, le traité est naturellement ratifié.

Le mouvement serpentin que font les manifestants est appelé zigzag.

Bien que ça n'ait pas vraiment de lien avec les gewalts, sachez que le chef du parti socialiste, Asanuma Inejiro, a été assassiné par un jeune membre d'un parti d'extrême-droite en octobre 1960, en direct, alors qu'il donnait un discours pendant sa campagne électorale.